Le 2 juin j'ai administré un cachet contre les puces et les tiques à mon chien comme beaucoup de propriétaire sauf que....
Ce geste je l'ai fait pendant 2ans tous les printemps, je voyais les tiques tomber de son poil, j'en étais contente. Sans le savoir ce geste a tué mon chien à petit feu. J'emmenais mon chien partout, footing, balade à cheval, en ville, à la montagne, à la plage, il était un compagnon de route de tous les jours. Marwan dit Titi était plein de vie, border collie de 6ans et demi en excellente santé, extrêmement gentil, sportif, adoré de tous. Il s'arrêtait au passage piéton, attendait au croisement de route, revenait lorsqu'il entendait une voiture... Un compagnon idéal!
Le lendemain de l'administration de ce cachet il devient léthargique, 2 jours après la diarrhée apparait, puis il se met à vomir, 3jours après il ne mange plus, 5 jours sans aucune évolution je l'amène chez le vétérinaire qui diagnostique une gastrite. Durant le week-end je reprends l'historique de ce qu'il s'est passé et je m'aperçois que je lui ai administré ce cachet. Je me renseigne sur les effets secondaires et je découvre le scandale sur Internet. Mais combien sommes-nous? D'où viennent tous ces témoignages? Quelle souffrance s’en dégage!
L'état de Titi s'aggrave, je demande à mon vétérinaire de faire une déclaration pharmacovigilance. Je me rends alors compte que j'ai administré un insecticide à mon chien, le fluralaner. Je réalise que je l'ai empoisonné. Malgré les antibiotiques rien ne s'arrange. Il souffre d'une pancréatite. Mon Titi perd de l'état, sa diarrhée devient de l'eau, il se déshydrate. La descente aux enfers commence. Nous l'hospitalisons pendant plus de 20jours, je passe mes jours de congés dans la clinique de mon village à le soutenir. Lorsque je travaille, je passe avant, après jusqu'à la fermeture de la clinique, le dimanche aussi, mes amies se relayent pour le sortir et lui redonner le moral. Avec mon vétérinaire, nous décidons de l'hospitaliser à la maison afin de lui maintenir le moral. Sa diarrhée se calme, il remange. Malgré son état de fatigue et sa maigreur puisqu'il a perdu 8kgs, il déclare une maladie auto-immune, son sang se bat contre lui-même, la diarrhée liquide resurgit. Nous ne comprenons pas, toute la clinique nous soutient, je consulte d'autres vétérinaires qui ne comprennent pas… Après plus de 60 jours de combat, une batterie d'analyses toutes négatives, à veiller sur lui chaque seconde qui passent, chaque respiration, nous partons à Périgueux afin que mes parents prennent un peu le relais dans les soins, les sorties, la surveillance... j'étais épuisée de me lever toutes les 3h et le voir mourir à petit feu mais toujours en gardant l'espoir. En Dordogne, nous avons dû l'hospitaliser pour déshydratation, la vétérinaire nous a proposé de refaire des analyses pour connaître sa situation. L'anémie hémolytique apparait. Nous l'a traitons, mais Titi décline. Le laboratoire qui commercialise ce cachet me demande de faire d'autres analyses dans le but de connaître la cause de ses symptômes et d'hospitaliser Titi à Bordeaux dans une clinique renommée (je serais que plus tard que l’EMA a demandé au laboratoire d’étudier plus précisément les « cas »). Le lundi matin, le vétérinaire m'appelle pour m'annoncer que mon Titi est parti après la promenade du matin. Après une biopsie du foie et des intestins il s'avère qu'il a un lymphome à l’intestin. Mon Titi était condamné. Les lymphomes se déclarent souvent après l’injection de pesticide. Le fluralaner est un pesticide….
Mon Titi fait partie du quota de perte? Comment se fait-il que les effets secondaires ne soient pas mentionnés?
Comment se fait-il que ce soit des effets secondaires mortels? Que font les vétérinaires? D'après des témoignages, pourquoi certains vétérinaires sont-ils réfractaire à faire des pharmacovigilances?
Mon chien n'est pas un chien de laboratoire! Mon "cas" a été classé par la pharmacovigilance comme lien possible. Combien de chiens et chats vont passer par cet enfer avant que ce poison soit interdit? Combien de propriétaires vont souffrir?
Et ma souffrance, qui va panser les plaies d'une propriétaire qui a « tué » son propre compagnon de vie et d'aventure?
Et la souffrance de mon conjoint qui m’a soutenu dans ce combat ? Celle de nos amies qui étaient là, qui l'ont sortie en clinique, qui ont essuyé mes larmes, qui essayent de me redonner espoir, mes voisins qui adoraient Titi.... Tous les professionnels qui ont suivi notre combat m'ont témoigné leur reconnaissance et leur attachement à mon Titi, même pour certains leurs excuses! Alors notre combat, je le continue, seule. Je lui ai fait la promesse d'alerter pour éviter que d'autres compagnons de vie ne subissent cette torture.
A mon Titi
Lise DRAPEYROUX