top of page

J'ai empoisonnée mon chien,


"J'ai empoisonnée mon chien,


Sirius avait 4 ans et 8 mois le jour où il est parti.

Et tout à commencé par un problème d’allergies.

Il faisait hot-spot sur hot-spot à cause des piqûres de puces et de tiques. Il a eu vers ses deux ans un premier cachet de bravecto, puis s’en ai suivi 3 autres jusqu'à ses 4 ans environ. J’en étais satisfaite, mais il refusait de les prendre, chaque prise devenait pénible car je faisais face à un chien qui boudait et qui me regardais avec des yeux de chien battu. A ce moment là déjà j’aurais dû comprendre.

Ma vétérinaire m’a donc donné du Nextgard. Il en a eu un en avril 2017 puis un fin juillet/début août. Entre temps il avait enchaîné 4 hot-spot bien virulents. C’était douloureux pour lui car à la base de la queue, ça le grattait et à chaque fois c’était lié de près à une morsure de tique.

J’avais mal pour lui, le simple fait de penser que mon chien pouvais avoir mal me rongeait, alors j’ai décidée de lui donner un autre cachet de Nextgard fin juillet. De cette manière il n’aurait plus à craindre les vilaines tiques.

Ensuite, comme beaucoup j’ai commencée à comprendre les dangers de tels cachets et j’ai décidée de tout arrêter, mais trop tard, beaucoup trop tard …

Mais mi août Sirius était tout mou, tout bizarre. Il a changé, avait du mal à suivre la cadence en promenade, lui qui avait pourtant la pêche, qui courrait partout, inépuisable, du matin au soir.

Avec les fortes chaleurs que nous avions eu, je pensais tout simplement qu’il était fatigué. Mais malgré le temps changeant le mal n’est pas passé.

Début septembre j’ai donc décidé de prendre rendez-vous chez le vétérinaire, pour faire des prises de sang et arriver à comprendre ce qui arrivait à mon chien. Le 11 septembre nous allons donc chez le vétérinaire, la prise de sang à révélé une anémie, le vétérinaire me prescrit de la cortisone pour endiguer l’anémie ainsi qu’un contrôle la semaine suivante.

Retour chez le vétérinaire une semaine plus tard pour un second contrôle le 18 septembre. Elle lui fait une seconde prise de sang et contrôle aussi ses urines. Je patiente dans la salle d’attente avec le stress qui monte, j’angoisse car j’ai peur pour mon chien, mais aussi car je l’ai bien vu, ce regard, sur le visage de ma vétérinaire, celui qui n’envisage rien de bon. Le verdict tombe, les taux d’urée et de créatinine sont élevés mon chien est en insuffisance rénale stade deux. Comment, pourquoi ? A quel moment ? Je ne comprends pas. C’est la douche froide, je retiens mes larmes de toutes mes forces en écoutant la vétérinaire, qui m’explique que mon chien est malade. Que ça ne se soigne pas, au mieux on peut éviter une augmentation de ces taux. Mais que je dois tout changer pour mon chien, alimentation, rythme de vie, faire attention à sa consommation d’eau, constamment. En partant j’ose alors lui poser la question dont je redoute tant la réponse, « Est-ce que son espérance de vie à diminué ? » ce à quoi j’entends encore résonner dans ma tête « Je ne peux pas vous garantir que votre chien ira jusqu’au bout de sa vie, mais il lui reste quelques belles années quand même ». Ce jour là je suis rentrée chez moi avec un sentiment d’impuissance profond, en sachant mon chien condamné, et en essayant de ne pas m’effondrer devant lui pour qu’il ne s’inquiète pas.

Dès le lendemain je change l’alimentation de Sirius pour des croquettes spécifiques pour chien en insuffisance rénale, je fais même un énorme tri dans ses friandises. Et je joue avec lui, je lui dit que je l’aime et que je serais là pour lui coûte que coûte.

Deux longues semaines s’écoulent, durant lesquelles Sirius continue à perdre du poids passant ainsi de 22 kilos à 17 kilos. Mais il ne se laisse pas abattre, car Sirius c’est un guerrier et jamais il ne laisse paraître un seul signe de faiblesse.

Le 2 octobre nous avons donc rendez-vous pour une prise de sang de contrôle encore une fois, durant le laps de temps qui s'est écoulé depuis le précédent, l’inquiétude ne m’a jamais quittée, j’avais la sensation de voir décliner mon chien et de veiller sur une petite chose fragile, qui pourtant était plein de vie quelques semaines plus tôt. Dans le cabinet vétérinaire, je suis une fois de plus angoissée et dans l’attente des résultats de la prise de sang. Après 20 longues et interminables minutes la vétérinaire m’annonce que les taux sont revenus à la normale, malgré une nouvelle présence d’anémie. A ce moment là, je reprends espoir, je crois que mon chien vas s’en sortir, que nous allons avoir encore de belles années devant nous. Reste à lui refaire prendre du poids.

Le lundi 16 octobre alors que Sirius était allongé sur son tapis, il entends un bruit dehors et comme à son habitude se lève pour courir voir ce qui se passe. Sauf qu’il retombe directement par terre, il retente de se lever mais rien, le train arrière ne réponds plus, ses pattes arrières ne le portent plus. Prise de panique je l’emmène chez le vétérinaire en urgence.

Là bas il marche normalement, elle me dit que c’est sûrement une lombalgie. Elle regarde ses réflexes en faisant un petit exercice de proprioception pour voir si tout va bien. Elle le met debout sur la table d’auscultation et prend sa patte arrière la pose en arrière et regarde à la vitesse à laquelle il la remet en place. Mais Sirius a des ratés et sur quelques tentatives la patte ne revient pas à la normale. J’entends encore résonner ces mots « ça c’est pas normal.. c’est peut être neurologique ». On dépose Sirius par terre et elle essaie sur le carrelage, là il remet sa patte correctement tout de suite. Viens alors le verdict du vétérinaire « certain chiens se forcent à remettre la patte correctement pour nous faire plaisir, connaissant Sirius c’est peut-être son cas, mais pour moi c’est juste une lombalgie ». Malgré mon insistance elle me dit que tout va bien, que c’est juste un mal de dos et que ça n’a rien à voir avec l’insuffisance rénale. Si je m’étais montrée plus insistante, si j’avais exigé plus d’examens, peut-être qu’on aurait pu éviter un drame.


​Le mardi 17 octobre rebelote, il est raide,tombe dès le moindre pas, s’effondre. Je suis obligée de le sortir en maintenant son bassin avec une écharpe. Son arrière train ne suit pas. Je téléphone à une ostéopathe qui accepte de me le prendre le jeudi matin, entre temps je dois le maintenir au chaud.

Le mercredi il ne bouge plus tellement il a mal. Jeudi matin il refuse de manger et me regarde au fond des yeux, je sens qu’il essaie de me faire comprendre quelque chose. Il sait, il a senti et veux m'avertir que quelque chose se prépare, durant 4 ans et demi, jamais il n'avait eu ce regard. Celui qui dit tout.

L’ostéopathe le regarde marcher très raide et me dit après palpation que ses reins sont très atteints, qu’il n’est vraiment pas bien. Elle arrive cependant à le débloquer au niveau des épaules. Et durant toute la séance, Sirius se montre calme et très câlin comme à son habitude. Juste après la séance il marche comme sur des œufs et est pris de diarrhées. Le soir il refuse de manger, malgré une faim présente je le vois car je connais mon chien. Dans le lit au moment du coucher il me fait une sorte de crise de panique que j’identifie plus tard comme une crise d’épilepsie.

Vendredi 20 au matin je pars en rendez-vous, il est à la maison avec une amie. Je suis injoignable. Elle essaie de le sortir pour le pipi dans le matin, toujours à l’aide de l’écharpe car il est incapable de bouger seul, ne serait-ce que d'un millimètre. Puis une fois de plus vers 10 heures elle tente une sortie mais il se fait trop lourd, impossible à bouger seule pour elle. Elle appelle donc une amie pour l’aider à le sortir dehors. A ce moment là, posé dans l’herbe Sirius se raidit, à énormément de mal à respirer, sa langue deviens bleu et ses yeux sont révulsés il fait une crise d’épilepsie. Elles foncent chez un vétérinaire, la crise aura duré 10 bonnes minutes. Les assistantes vétérinaire refusent de le prendre en charge car pas de chez eux, qu'il faudrait refaire tous les tests et que le vétérinaire de garde ne sera pas présent tout de suite..

Mon amie téléphone à ma vétérinaire en lui demandant un rendez-vous avant midi. L’assistante vétérinaire lui réponds que ce n'est pas possible, qu'ils vont fermer et qu'il n'y aura donc personne. Mon amie lui dit qu'il a fait une crise de 10 minutes et l'asv lui répond que ce n'est pas possible, que ce genre de crise dure maximum 2 minutes, elle ne le crois pas sur l'état de santé de Sirius et lui donne un rendez-vous pour 15heures.

Voyant que le vétérinaire ne le prendra pas en charge elles décident de rentrer. En le mettant dans la voiture, Sirius qui jusque là était bien plus en forme que la veille, se remet à faire un semblant de crise. Le temps que l'asv arrive il avait réussi à reprendre ses esprits.

Au moment ou je rentre enfin chez moi il aura fait encore trois crises d'épilepsie. Mon amie à essayé de le calmer, de le rassurer et reste à ses côtés jusqu'à ce que j'arrive. Nous ne perdons pas une minute de plus et on le porte dehors, il m'urine dessus car il ne réagi plus, il est comme une poupée de chiffon désarticulée. On le met dans la voiture et je le sens partir . J’ai conduit de toutes mes forces chez le vétérinaire, aussi vite que possible. Mais il fera trois autres crises en route. La dernière l’a emporté. Mon amie a essayé de lui faire un massage cardiaque ainsi qu’un bouche à bouche pour le réanimer mais rien, il était trop tard. Trop tard … Ces mots sonnent amèrement dans ma bouche, trop tard pour un chien de 4 ans et 8 mois, pour un chien qui était plein de vie, qui avait encore de belles années devant lui. Il est donc décédé avant d’arriver chez le vétérinaire, pendant que je conduisais, sans n’avoir rien pu faire, sans avoir pu lui faire mes adieux … Mon amie quand à elle restera à jamais hanté d'avoir vu la vie s’éteindre dans ses yeux. D'avoir été à ses côtés sans n'avoir rien pu faire.

Le nextgard aurait d’abord détruit ses reins, empoisonné son sang, ces urines puis son système nerveux.

Il est décédé pile poil 4 ans et 8 mois après sa venue au monde

Malgré ça, Sirius a su rester fort et digne jusqu'au bout. Il a, comme à son habitude su rester solide, n'a jamais faibli et n'a jamais rien laissé transparaître. Il a été fort pour moi, il a essayé de rester lui même jusqu'au bout, jusqu'au dernier moment.

Il est l'un des nombreux petits soldats tombés au combat, en ayant lutté pour sa vie, et lutté pour moi. Il était mon chien oui, mais aussi mon meilleur ami, mon confident, la plus belle chose qui me soit arrivée et l'amour de ma vie. Maintenant sans lui je me retrouve démunie, je lui ai promis que nous deux ce serait pour la vie, je lui ai fait cette promesse quand il n'était encore qu'une petite peluche déjà si important et indispensable à ma vie.

Il n'est plus là aujourd'hui, mais je me battrais pour lui, et pour les milliers de chiens qui ont connu le même destin tragique. Ensemble nous sommes plus forts et nous pouvons faire bouger des choses.

Ensemble nous pouvons nous battre pour Sirius, Titi et tous les autres qui malheureusement on payé les frais de ces saloperies de cachets."


648 vues
bottom of page